Le Banquet du livre de printemps 2014
La Grèce au cœur de l'Europe
du vendredi 30 mai au dimanche 1er juin
rencontres | tables rondes | cinéma
lectures | soirée musicale | librairie
La Grèce est au cœur de la culture européenne. L’Antiquité hellénique a en effet fourni les fondements de la pensée européenne, à travers la philosophie, la littérature et les arts. L’Iliade et L’Odyssée d’Homère constituent de fait la matrice de toute la littérature européenne.
La Grèce moderne est récente. Et aujourd’hui, ce pays semble être à la marge de l’Europe. La crise économique que subit ce pays déstabilise les bases mêmes de la société. La création littéraire contemporaine, florissante, traduit cette situation.
Toutefois, on peut s’interroger : la Grèce ne serait-elle pas, d’une certain façon, à l’avant-garde de la crise-mutation de la société européenne ? En tous les cas, il est intéressant d’observer l’extraordinaire vitalité créatrice de ce peuple aujourd’hui.
Le programme
Vendredi 30 mai 2014
15 h : La littérature grecque et la crise : un état des lieux, conférence introductive de Michel Volkovitch.
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
16 h 15 : Aux origines de la littérature grecque moderne : Vizyinos et Papadiamantis : deux écrivains entre Grèce et Europe à la fin du XIXe siècle, par René Bouchet
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
17 h 30 : Rencontre avec la romancière Ersi Sotiropoulos
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
21 h 30 : Soirée cinéma : projection du film Le Pas suspendu de la cigogne, de Theo Angelopoulos
Samedi 31 mai 2014
11 h : Table ronde : les mots grecs, avec Thanassis Hatzopoulos, Yannis Kiourtsakis, René Bouchet et Jean-Yves Masson
15 h : Rencontre avec Petros Markaris
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
16 h 30 : Rencontre avec Christos Chryssopoulos
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
18 h : La poésie grecque aujourd’hui : un étonnant bouillonnement créatif, par Jean-Yves Masson
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
21 h 30 : Soirée « textes et musique » : Concert de Elisa Vellia
Dimanche 1er juin 2014
11 h : Table ronde : La littérature grecque face à la « crise », avec Petros Markaris, Christos Chryssopoulos, Ersi Sotiropoulos et Michel Volkovitch.
15 h : Rencontre avec le poète Thanassis Hatzopoulos
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
16 h 30 : Rencontre avec Yannis Kiourtskakis qui s’entretient avec Jean-Yves Masson
Lecture par le comédien Baptiste Roussillon
Les auteurs invités
Christos Chryssopoulos : romancier, essayiste et traducteur né en 1968, il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages. Il est en Grèce l’un des écrivains les plus prolifiques et les plus originaux de sa génération. Ses livres, traduits en cinq langues, ont été distingués par des prix en Europe et aux États-Unis. Lauréat du prix de l’Académie d’Athènes en 2008, il enseigne au Centre national du livre grec et publie régulièrement des articles de critique et de théorie littéraire. Plusieurs de ses romans sont parus en traduction française chez Actes Sud : Une lampe entre les dents, chronique athénienne (2013), La Destruction du Parthénon (2012), Monde clos (2007). Le Manucure (2005).
Thanassis Hatzopoulos : est né à Aliveri (Eubée) en 1961. Après des études de médecine à l’Université d’Athènes, il s’est spécialisé en pédopsychiatrie et il est psychanalyste.
Sa poésie a été publiée en Grèce dans de nombreux recueils suivants. « Le Mort de même sang (éditions Desmos, 1994) a été traduit en francais par Michel Volkovitch. « Presque présent (1997) a fait l’objet d’une traduction en anglais, francais et italien]. Cellule (2000) est paru en 2012, en traduction française par Alexandre Zotos, chez Cheyne Éditeur ; ce recueil a obtenu le Prix Max Jacob étranger 2013. L’ensemble de son œuvre poétique a été couronné par le Prix de la poésie de l’Academie d’Athènes (Fondation Petros Harris) 2013. Il a écrit aussi des essais sur la littérature, publiés dans des revues et journaux.
Thanassis Hatzopoulos a également traduit de nombreux poètes et écrivains : P.J. Jouve, R. Char, J. Supervielle, P. Claudel, E. M. Cioran, M. Tournier, Ph. Jaccottet, P. Valèry, Chateaubriand, Y. Bonnefoy, André du Bouchet, J. Dupin, V. Woolf.
Yannis Kiourtsakis : essayiste, romancier et traducteur, est l’auteur de nombreux essais sur le folklore grec et la langue grecque. La publication de sa trilogie romanesque a fait de lui un intellectuel écouté et considéré. À l’heure où la Grèce, en pleine tourmente économique, ne cesse de faire parler d’elle, il incarne exemplairement la dimension européenne de l’esprit grec et apparaît comme un témoin majeur de notre temps.
Né à Athènes en 1941, il a fait des études de droit à Paris où il a vécu une dizaine d’années. Le Dicôlon, paru en 1995 a obtenu le Prix du meilleur roman. La revue L’Atelier du roman lui consacre le numéro de février 2011. Le Dicôlon paraît en traduction français, aux éditions Verdier, en 2011. Double exil est le second livre qui est publié en France.
Le Dicôlon a été remarquablement bien reçu par la critique en France. Le Monde des livres, vendredi 24 janvier 2014
Le Monde des livres, vendredi 24 janvier 2014 : « Mes deux patries », par Florence Noiville :
« Avec Le Dicôlon (Verdier, 2011), le public français avait découvert une voix nouvelle dans le chœur de la littérature grecque. Yannis Kiourtsakis […] revient aujourd’hui avec Double exil. C’est la période des Colonels (1967-1974). Le héros de ce livre a quitté la Grèce pour aller étudier à Paris, et il a atterri dans une chambre de service au 5e étage d’un vieil immeuble de la rue de Valenciennes. Là, il réfléchit à la dictature, au « système qui fait de nous des machines et des numéros et qui tue la vie ». Il fume beaucoup, cherche un sujet pour une thèse de droit qu’il n’a plus envie de faire, écoute des 45-tours de Tsitsanis sur un vieux pick-up et, au milieu de ce désœuvrement, se pose mille questions sur son avenir. Heureusement, il est fou amoureux de Gisèle, une belle Française étudiante à la Sorbonne, dont l’amour le pousse à écrire et éclaire son exil. Et si ce dernier est double, c’est que ce jeune homme finira par se découvrir deux patries, la France et la Grèce, mais qu’il n’aura jamais le sentiment d’appartenir pleinement à l’une ni à l’autre. Servie par une prose fluide, cette autobiographie est aussi une chronique des années sombres de la Grèce. Une quête d’identité qui n’est pas seulement celle du narrateur, mais celle de l’Europe tout entière.»
Petros Markaris : né en 1937 à Istanbul d’une mère grecque et d’un père arménien, il vit à Athènes. Il est auteur dramatique, a été scénariste pour Theo Angelopoulos, et traducteur (de Brecht et de Goethe). Auteur dramatique, il commence à 57 ans à écrire des romans policiers mettant en scène Athènes et la Grèce contemporaine, notamment avec sa série du commissaire Costas Charitos. Les enquêtes du commissaire Charitos, largement traduites, connaissent un grand succès en Grèce, en Allemagne, en Italie,en Espagne et désormais en France.
On peut lire en français : Journal de la nuit (Éditions JC Lattès, 1998), traduction : Pierre Combrerousse ; Une défense béton, (JC Lattès, 2001), trad. : Pierre Combrerousse ; Le Che s’est suicidé (Le Seuil, 2007), trad. : Caroline Nicolas ; Actionnaire principal (Le Seuil, 2009), trad. par Caroline Nicolas, réédité en 2010 dans la collection de poche Points-Seuil sous le titre Publicité meurtrière ; L’Empoisonneuse d’Istanbul (Le Seuil, 2010), trad.: Caroline Nicolas ; Liquidations à la grecque ( Le Seuil, 2012), trad. : Michel Volkovitch ; Le Justicier d’Athènes (Le Seuil, 2013), trad. : Michel Volkovitch. Pain, éducation et liberté, traduit par Michel Volkovitch, paraît en 2014 au Seuil.
Ersi Sotiropoulos : Auteur de romans, de nouvelles et de poésie, a fait des études d’anthropologie culturelle en Italie où elle a longtemps vécu avant de s’installer à Athènes. Elle a publié, depuis 1980, six romans, cinq recueils de nouvelles et un recueil de poésie. Son roman Zigzags dans les orangers (Maurice Nadeau, 2003) a reçu le Prix National du Meilleur Roman et le Prix de la revue Diavàzo en 2000. Elle a reçu également le Prix de l’Académie d’Athènes en 2011 pour son roman Eva et tout récemment le Prix National du Meilleur Recueil de nouvelles 2012 pour son recueil Avoir le blues et s’habiller en rouge. Dompter la bête est son deuxième ouvrage (Quidam éditeur, 2011) qui est paru en français. Certains de ses livres ont été traduits en anglais, allemand, italien, espagnol, albanais et suédois.
René Bouchet est un ancien membre de l’École française d’Athènes et professeur honoraire de littérature grecque moderne à l’université de Nice. Sa thèse de doctorat d’État a été éditée sous le titre Le Nostalgique. L’imaginaire de l’espace dans l’œuvre d’Alexandre Papadiamantis aux Presses de l’université Paris-Sorbonne. Il a traduit du grec diverses œuvres du moyen âge ainsi que des auteurs modernes et contemporains : Théotokis, Karagatsis, Terzakis, Vassilikos, Kiourtsakis et Papadiamantis dont il a publié récemment : Autour de la lagune et autres nouvelles (éd. Zoé, 200(), L’Île d’Ouranista (Cambourakis, 2013), Gardien au Lazaret : Les Rivages couleur de rose (EUD, 2013).
Jean-Yves Masson : Professeur de littérature comparée à Paris 3, traducteur, poète et romancier, Jean-Yves Masson est un grand connaisseur de la Grèce. Son premier roman, L’Isolement (Verdier, 1996, réédition poche, 2014) se déroule en Grèce.
Michel Volkovitch : né en 1947, habitant à Paris, professeur d’anglais à la retraite et traducteur de grec en activité. Il est éditeur des Cahiers grecs, entre 1995 et 2003. (traductions de poètes grecs). Il collabore à la revue TransLittérature (la traduction vue par ceux qui la font), publiée par l’ATLF (Association des Traducteurs Littéraires de France) et ATLAS, organisateur des Assises de la traduction en Arles. Il est l’auteur de très nombreuses traductions de romanciers et poètes grecs ; entre autres : Ersi Sotiropoulous et Petros Markaris.
Il a par ailleurs publié quatre livres chez Maurice Nadeau : Le Bout du monde à Neuilly-Plaisance (1995), Transports solitaires (1998), Verbier, herbier vertical à l’usage des écrivants et des disants (2000), Verbier, coups de langue (2007). I est directeur de la collection « Grèce » de Publie.net, où il a publié en 2008 : Elle, ma Grèce et Babel et blabla.
Par ailleurs, ce Banquet propose une soirée musicale dans le cadre du Festival régional 2014 « Les Troubadours chantent l’Art roman », avec la musicienne et chanteuse grecque Elisa Vellia.
Elisa Vellia : auteur compositeur interprète, est née en Grèce sur l’île de Corfou et a grandi à Athènes. Après un album de composition personnelles Anharia, Elisa Vellia nous propose une redécouverte par la harpe de la musique traditionnelle de Grèce : « La Femme qui Marche ». Chios, Mytilène, Smyrni, Alatsata…Dans chaque chanson résonne le nom d’une île, le nom d’une ville. Des danses, ballos, syrtos, kalamatianos, des chansons d’amour, des chansons de rue et mariage, des rythmes de sept temps et de neuf temps comme la poésie de Sapho de Mytilène, qui donnent plus tard naissance au Rébétiko.
« Avec son authenticité, son inspiration profonde et sa générosité, Elisa Vellia fait partie des grandes chanteuses qui rendent à l’audition tous les fragments de vie perdus dans les violences de l’histoire. » Luigi Elongui, World magazine.
Les enregistrements audios