École de littérature 2015

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Cette page est la trace des activités déjà réalisées, ou en cours de réalisation, de l’École de littérature 2015. Pour les activités à venir de l’année 2015, ainsi que pour une présentation générale de cet axe d’activité, reportez-vous à la page École de littérature.

ATELIER DE LITTÉRATURE-ÉCRITURE – cycle 2015 : « EN LISANT, EN ÉCRIVANT » : « SÉRIE AMÉRICAINE » PAR L’ÉCRIVAIN JOCELYN BONNERAVE

L’année 2015 a vu le lancement d’un nouvel atelier de littérature, où il sera question de lecture et d’écriture. Ce cycle 2015 a pour thème : « Série américaine ». Cet intitulé suggère que l’atelier portera sur les relations entre littérature française et américaine, ce qui constitue une source d’inspiration forte pour l’auteur et animateur de l’atelier.

  • Animateur : Jocelyn Bonnerave, écrivain, musicien, auteur de pièces radiophoniques et de performances ; a publié deux romans : Nouveaux Indiens (éditions du Seuil, 2009) et L’Homme bambou (Seuil, 2013).

Contenu : « En lisant, en écrivant » : le titre de ce cycle, emprunté à Julien Gracq, ne renvoie pas à une idée de la tradition littéraire comme héritage patrimonial et autoritaire, mais bien plutôt comme champ de possibles.
Cet atelier se déclinera selon deux temps successifs :
1)
Un cycle de 6 séances, à raison d’une séance par mois, consistant en des leçons de littérature et d’écriture où Jocelyn Bonnerave partagera avec les participants les ouvrages dont la lecture a été et demeure fondamentale dans sa propre expérience d’écrivain. Ce sont donc des textes contemporains en rapport avec l’Amérique et la littérature américaine, et qui constituent des œuvres majeures de la littérature. Chaque livre fera l’objet d’un travail de lecture et d’écriture durant deux séances, afin de varier l’angle d’attaque. Voici donc les trois œuvres :
– La Tache, de Philip Roth (poche – Folio)
– La Chambre aux échos,
de Richard Powers (poche – 10/18)
Faillir être flingué, de Céline Minard (Rivages).

Chaque atelier sera organisé en trois séquences successives :
– une première séquence de 30 mn sera consacrée à la restitution des productions des participants ;
– une deuxième séquence de 1 h 30 sera dédiée à la présentation et l’analyse de l’œuvre du jour, par Jocelyn Bonnerave ;
– une troisième séquence de 30 mn, consistera en une réflexion pratique sur l’écriture à partir de l’œuvre considérée et de l’étude de son style
.
2) Un stage intensif d’écriture, invitant les participants à expérimenter par eux-mêmes cette continuité entre lecture des autres et écriture personnelle sous la forme d’ateliers d’écriture de 2 jours, durant un week-end.
Le cycle des 6 séances et le stage de deux jours forment un tout. Il est donc conseillé de suivre autant que possible l’ensemble de la démarche.

  • Public : Cet atelier est ouvert à toute personne désireuse de s’engager dans une démarche de lecture et d’écriture, visant à mieux saisir « de l’intérieur » ce qu’est la création littéraire. Aucun prérequis, aucune connaissance préalable ne sont demandés.
  • Calendrier :
    1) Le cycle de six séances mensuelles se déroulera un samedi après-midi par mois (hors vacances scolaires), de 15 h à 17 h 30.
    Voici le calendrier des 6 séances prévues :
  • samedi 31 janvier 2015 (15 h – 17 h 30) : La Tache, de Philip Roth
  • samedi 28 février (15 h – 17 h 30) : La Tache, de Philip Roth
  • samedi 14 mars (15 h – 17 h 30) : La Chambre aux échos, de Richard Powers
  • samedi 25 avril (15 h – 17 h 30) : La Chambre aux échos, de Richard Powers
  • samedi 30 mai (15 h – 17 h 30) : Faillir être flingué, de Céline Minard
  • samedi 27 juin (15 h – 17 h 30) : Faillir être flingué, de Céline Minard

2) Le stage intensif d’écriture : 2 journées pleines : samedi 4 juillet et dimanche 5 juillet 2015 (10 h – 17 h 30)
Déjeuner sur place vivement conseillé (13 euros le repas tout compris, hors boissons, soit 2 x 13 € = 26 €).

jocelyn-Bonnerave Jocelyn Bonnerave

LES STAGES 2015

Du vendredi 1er mai au dimanche 3 mai 2015 : stage de littérature-écriture « REGARDER, LIRE, ÉCRIRE », avec l’écrivain Nicole Caligaris.

Nicole Caligaris propose un travail sur ce qu’on appelle « regarder ». Elle s’appuiera entre autres sur son dernier ouvrage Le Jour est entré dans la nuit (Éditions François Bourin, février 2015) à propos de l’artiste Hubert Duprat. Ainsi que sur l’observation d’anciennes cartes postales, de photographies d’œuvres d’art ou encore d’extraits de film.
« Écriture, littérature, arts, images, cinéma… »
Imaginons un voyage à l’intérieur d’un album d’images : photographies, tableaux, plans ou séquences cinématographiques. Les images peuvent-elles nous dépayser, nous rendre étranges à nous-mêmes ? Étrangers à nos habitudes, pouvons-nous regarder à neuf, comme en voyage, en nous laissant surprendre par les formes, par les lumières ; et nous livrer ensemble à un petit laboratoire expérimental d’écriture, en tenant chacun son carnet de voyage, guidé par des écrivains et des artistes qui auront tenté l’expérience avant nous ?

Le-stage-nicole-caligarisLe stage avec Nicole Caligaris

Nicole Caligaris, née à Nice en 1959, vit et travaille à Paris. Elle est l’auteur d’une douzaine de livres : romans, récits, essais littéraires… En 1997, elle publie au Mercure de France son premier roman, La Scie patriotique, puis Les Samothraces (2000) et un récit de voyage, Tacomba (2000). En 2005, paraît chez J. Losfeld un journal de voyage illustré par Albert Lemant : Tombal Cross. Destination Mervyn Peake.
Elle poursuivra son dialogue avec des artistes, avec deux livres chez Abstème & Bobance : Désir voilé / La Dernière chambre, avec le photographe Philippe Bertin, et un essai sur Fautrier, Les Hommes signes (2008).
Elle rejoint les Éditions Verticales, où elle publie Barnum des ombres (2002), un roman sur les marges urbaines et l’imaginaire des migrations ; Les Chaussures, le drapeau, les putains (2003), réflexion littéraire sur le travail comme condition de l’homme moderne ; L’Os du doute (2006), une farce écrite pour le théâtre, qui s’intéresse aussi à l’aliénation laborieuse, mais cette fois, du côté des cadres « supérieurs » ; Okosténie (2007) roman autour du thème de la mémoire et du témoignage.
Elle participe à l’ouvrage Il me sera difficile de venir te voir (Vents d’ailleurs, 2008), regroupant la correspondance littéraire d’écrivains débattant des conséquences de la politique d’immigration.
Toujours chez Verticales, elle publie en 2011 Dans la nuit de samedi à dimanche, sept récits d’un seul et même acte, survenu entre deux personnages, une nuit ; puis, en janvier 2013, Le Paradis entre les jambes.
Dernièrement, elle publie une farce : Ubu roi (Belfond (2014),  puis un essai : Le Jour est entré dans la nuit (Éditions François Bourin, février 2015) à propos de l’artiste Hubert Duprat.
« Nicole Caligaris n’a de cesse de poser sur le monde contemporain des questions d’écrivain, conséquemment incorrectes, “non autorisées” et dangereuses, à propos de “la rupture avec la civilisation et les valeurs qui nous fondent”.
Xavier Girard, revue La Pensée de Midi, n°16.

Photo-nicole-caligarisAu centre, Nicole Caligaris, à gauche Michèle Lesbre

Ce stage a donné lieu à des productions écrites collectives, élaborées à partir des images proposées et des consignes de Nicole Caligaris.
Lire le recueil collectif issu du stage de Nicole CALIGARIS.

 

rencontres d’écrivain en 2015

Tout au long de 2015, des rencontres mensuelles sont organisées, le samedi après-midi, à 17 h (ou à 16 h les mois d’hiver), sous formes de débats-lecture avec des écrivains invités.

SAMEDI 17 JANVIER À 16 H

RENCONTRE AVEC L’ANTHROPOLOGUE JULIEN CLÉMENT

à l’occasion de la parution de Cultures physiques, le rugby de Samoa (Éd. Rue d’Ulm, septembre 2014.
Rencontre illustrée par la projection d’ extraits du film documentaire : Rugby Fa’aSāmoa (film Gédéon Programmes – Réalisation : Thierry Machado – Production : Arte)

Julien Clément est docteur en anthropologie. Il est adjoint au directeur du département de la Recherche et de l’Enseignement du musée du quai Branly. Il a enseigné aux universités d’Aix-Marseille et de Rouen, avant d’effectuer son post-doctorat à UCSD (Université de Californie à San Diego), l’un des grands centres de recherche mondiaux sur le Pacifique. Auteur de plusieurs publications scientifiques sur l’anthropologie du corps à Samoa à travers le sport, il a coécrit le documentaire Rugby Fa’aSāmoa, diffusé sur Arte à l’occasion de la Coupe du monde de rugby 2007 organisée en France.

Julien-clementJulien Clément

Cultures physiques, le rugby de Samoa, présentation de l’éditeur :
Comment les cultures deviennent-elles physiques ? Comment travaillent-elles les corps ? Le sport, où des nations différentes entrent en compétition dans le cadre de règles communes, permet de réfléchir à ces questions.
Connu pour la rudesse et l’agilité de ses joueurs, ainsi que pour ses danses chantées avant les matchs, le rugby du Pacifique suscite la curiosité des amateurs du monde entier. À la croisée des sciences sociales et des sciences du vivant, ce livre s’intéresse au cas de l’État indépendant de Samoa. D’où vient la force de ce rugby, capable de rivaliser avec les meilleures équipes ?
Des écoles aux compétitions internationales, Julien Clément analyse la socialisation des joueurs et l’assemblage original entre les institutions sportives et l’organisation des villages. Les garçons, les adolescents et les jeunes hommes apprennent le rugby dans les entraînements, mais aussi dans une sociabilité villageoise masculine. Pendant les rencontres se déploient un jeu et des techniques du corps spécifiques qui sont ici étudiées selon des perspectives empruntées aux sciences cognitives.

Extraits de Cultures physiques, le rugby de Samoa, p 53, p 97-98, p 162 :
Pour l’État indépendant de Samoa, l’équipe nationale de rugby est un vecteur de participation à la globalisation du monde. La situation de l’archipel et de la communauté samoane soulève une question : que représente l’équipe nationale ? quelle est la communauté nationale en jeu pour les Samoans ?
[…] Le rugby s’inscrit dans cet univers spécifique, dominé par le père de famille. Lors de mes entretiens avec des entraîneurs, je leur ai demandé régulièrement s’il était important pour eux d’apprendre le rugby à leurs enfants. Je présupposais que le rugby est une activité parmi d’autres, susceptible d’être transmise, ou non. J’attendais une réponse sur les valeurs du rugby, leur importance dans l’éducation – car les enfants ne sont pas obligés de faire tout ce que font leurs parents. Or cette question suscitait souvent l’incompréhension chez mes interlocuteurs. La transmission du rugby à leurs propres enfants était une évidence, parce qu’un père doit transmettre son savoir et ses talents à ses enfants.
[…] Les jardins qui entourent les maisons sont ouverts et propices aux jeux d’enfants. Ceux-ci imitent souvent le rugby. Comme aiment à le souligner les Samoans, un bout de bois ou une noix de coco font office de balle, et les enfants jouent sur un terrain virtuel où la touche d’un joueur remplace les plaquages. On souligne que le football peut se jouer très facilement n’importe où, et que c’est l’une des raisons de sons succès. À Samoa, on dit la même chose du rugby (et le contraire du football), ce qui montre l’inscription de ce sport dans les espaces privés et explique l’aisance à pratiquer le rugby sur tous les terrains.
[…] Cependant, par la vigueur de leurs impacts physiques, les joueurs samoans sont susceptibles de perturber le fonctionnement cérébral des joueurs adverses. Il est possible que le plaquage ait lieu une fraction de seconde après la réception du ballon – il est interdit de le faire avant qu’elle ait eu lieu. Si un joueur se met à craindre l’arrivée d’un plaqueur samoan parce qu’il a peur du choc à encaisser, il aura tendance à inverser l’ordre des priorités, et à évaluer en premier l’approche de ses adversaires, qui arrivent pour le plaquer, et seulement ensuite la présence de ses partenaires, qui accourent pour le soutenir. Le phénomène est connu et les entraîneurs luttent contre en indiquant de bien « garder les yeux sur le ballon ». Cette phrase trahit la possibilité que le regard du joueur se porte ailleurs.


Joueurs-samoansJoueurs samoans

SAMEDI 21 février À 16 H

RENCONTRE AVEC Le romancier sylvain prudhomme

à l’occasion de la parution de son roman Les Grands (Éd. L’Arbalète Gallimard, septembre 2014).
Conversation-lecture-débat avec l’auteur. Entrée libre et gratuite.

Sylvain Prudhomme est né en 1979 à La Seyne-sur-Mer. Il grandit à l’étranger (Niger, Burundi, Île Maurice) avant de venir étudier les Lettres à Paris. Il est agrégé de lettres modernes et construit depuis quelques années une œuvre littéraire ouverte sur le monde. L’Afrique contemporaine où il a longtemps vécu et travaillé est une des sources d’inspiration principales de ses derniers livres et reportages.

Il part recueillir des contes dans le nord du Bénin (Contes du pays tammari, éd. Karthala, 2003), participe à la création de la revue Geste. Il est également l’auteur de Les matinées d’Hercule (Serpent à Plumes, 2007), monologue romanesque sur le thème de l’homme qui dort et du voyage immobile et de Le Tanganyika Project (Léo Scheer, 2010). Son dernier roman, Là, avait dit Bahi (L’Arbalète Gallimard), a été couronné du prix Louis Guilloux 2012. Les Grands a reçu le Prix Georges Brassens.

Il a également réalisé des reportages en feuilletons pour le magazine Le Tigre La vie dans les arbres, Africaine Queen et traduit l’essai Décoloniser l’esprit (La Fabrique, 2011) de l’écrivain kenyan Ngugi wa Thiong’o.

Sylvain PrudhommeSylvain Prudhomme

 À propos des Grands, la présentation de l’éditeur :

Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d’un groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d’expédients. Alors qu’un coup d’État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d’un ami à l’autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua aux quatre coins du monde une musique neuve, portée par l’élan et la fierté d’un pays. Au cœur de la ville où hommes et femmes continuent de s’affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d’autres anciens du groupe ont rendez-vous : c’est soir de concert au Chiringuitó.

Extrait des Grands p. 19-20, p. 71 :

Atchutchi, le chef d’orchestre, et Malam, un des chanteurs, l’avaient entendue à une cérémonie trois mois plus tôt, dans un village. Un chœur de vieilles femmes chantait près d’une maison en s’accompagnant à coups de navettes en bois. Par intervalles une voix leur répondait, les provoquait. Une voix aiguë, enfantine, au phrasé léger, qui sans forcer un seul instant dominait toutes les autres et avec autorité les relançait.
C’était Dulce.
Tu sais lire la musique ?
C’était tout ce qu’Atchutchi avait trouvé à lui demander à la fin, avec son sérieux d’ingénieur naval tout frais revenu de la guerre du Mozambique. Bien sûr elle n’avait jamais tenu la moindre partition, jamais entendu parler du Super Mama Djombo, jamais mis les pieds à l’União Desportiva de Bissau où le groupe jouait chaque week-end, jamais assisté d’ailleurs au moindre concert dans le moindre club de Bissau. Et bien sûr aussi tout le monde s’en foutait. Elle était venue à une répétition et du jour au lendemain ç’avait été comme si leur musique à tous se cabrait, prenait son envol, cessait d’appartenir au monde de l’effort, du labeur. Des mois qu’ils n’étaient qu’entre hommes, le créole dit matchus, dans la salle mal ventilée de l’UDIB. Et voilà qu’elle leur était arrivée dans sa jupe d’étudiante, avec sa voix claire, désarmante de naturel, tout entière dans la gorge, à plat.
Voix d’enfant guerrière et rieuse. De gamine qui chantait dans l’allégresse, sans effet, sans calcul.
[…] Atchutchi dans ses chansons ne disait pas amour, il disait baliera, quelque chose à mi-chemin du balancement et de la danse. Baliera comme le flux et le reflux du désir, des océans, des astres. Baliera comme le grand balancement du monde, la soif universelle d’aimer. Les hommes et les femmes de ses chansons n’y pouvaient rien, ils étaient les jouets d’une houle qui les bringuebalait de-ci de-là,imprévisible, toute-puissante.

La presse en parle :

« Une balade somptueuse dans une Afrique en voie de renaissance.»
Emily Barnett, Les Inrockuptibles
« Dans Les Grands, Sylvain Prudhomme a utilisé les refrains et l’histoire du groupe mythique de Guinée-Bissau Super Mama Djombo, pour mieux s’autoriser le passage à la fiction. […] L’un des textes les plus poétiques de cette rentrée.»
Florence Bouchy, Le Monde des Livres
« Extraordinaire roman. Une claque. Une réussite totale. La tension monte page après page, tandis que la mélancolie serpente et étreint le lecteur. Sylvain Prudhomme a trouvé un ton, juste et fort, qui hisse ce roman magnifique au rang des pépites de la rentrée littéraire.»
François Busnel, L’Express

Guinnée Bissau

Carte de la Guinée Bissau

SAMEDI 7 mars À 17 H

RENCONTRE AVEC océane madelaine

à l’occasion de la parution de son roman D’Argile et de feu (Éd. Les Busclats, janvier 2015).
Conversation-lecture-débat avec Océane Madelaine. Entrée libre et gratuite.

« Durant des années, j’ai été un point de silence et d’immobilité. Mais ce point s’est mis en marche ce matin. Mes pieds commencent à inventer une ligne. C’est une ligne de fuite. »
Ainsi écrit Marie, jeune femme d’aujourd’hui, dans le cahier blanc. Elle y raconte sa déambulation, sa halte, l’adhérence des pieds sur le sol des chemins, sa rencontre par- delà les siècles avec l’autre Marie, Marie Prat la potière, qui savait transformer la terre dans ses mains et la cuire au feu. En ce 19ème siècle où la poterie était affaire d’hommes, elle inventait des pots et les signait avec insolence « fait par moi ».
Et c’est comme si la force vitale de Marie la potière consignée dans le cahier rouge, apprivoisait peu à peu Marie la narratrice hantée par un cauchemar d’incendie. Flamme de vie contre flammes de mort.

Océane Madelaine, céramiste et écrivain, manie les mots comme elle tourne ses pièces, avec rigueur, justesse, et la grâce de celle qui cherche  la beauté de l’épure. Elle vit dans les Corbières, près de Lagrasse.
Elle signe là son premier roman, lequel vient d’être récompensé par le Prix Première 2015 de la Radio-Télévision Belge de la Communauté Française (RTBF). Océane Madelaine a reçu le Prix à la Foire du Livre de Bruxelles des 24-28 février 2015. Par ailleurs elle est invitée de l’émission « Un livre , un jour », d’Olivier Barrot, sur France 3, le 18 mars 2015.

Rencontre-oceane-madelaine-public

La rencontre avec Océane Madelaine

 

SAMEDI 2 mai À 17 H

RENCONTRE AVEC michèle lesbre

à l’occasion de la parution de son récit Chemins (Sabine Wespieser Éditeur, février 2015).
Conversation-lecture-débat avec Michèle Lesbre. Entrée libre et gratuite.

Michèle Lesbre est née en 1939 et vit à Paris. Après avoir fait du théâtre dans des troupes régionales et enseigné dans les écoles, elle se consacre à l’écriture.

Michele-lesbre

Michèle Lesbre @Philippe-Matsas-Opale

Ses livres

La Belle Inutile, Le Rocher, 1991
– Un homme assis, Manya, 1993
Une simple chute, Actes Sud Babel noir, 1997
Que la nuit demeure, Actes Sud Babel noir, 1999
Nina par hasard, Seuil, 2001 ; réédité chez Sabine Wespieser éditeur en 2010
Victor Dojlida, une vie dans l’ombre, Noésis, 2001 réédité chez Sabine Wespieser éditeur en 2013.
Boléro, Sabine Wespieser éditeur 2003
Un certain Felloni, Sabine Wespieser éditeur, 2004
La Petite Trotteuse , Sabine Wespieser éditeur, 2004- prix des libraires Initiales automne 2005, prix Printemps du roman 2006, prix de la ville de Saint-Louis 2006
Le Canapé rouge, Sabine Wespieser éditeur a été finaliste du prix Goncourt 2007 et traduit dans une douzaine de pays
Sur le sable, Sabine Wespieser éditeur, 2009
Mais d’où venez-vous ?, Seuil, 2010, avec Sylvie Granotier – recueil de témoignages de prisonniers sans papiers.
Un lac immense et blanc (2011),
– Écoute la pluie (2013)
Chemins (2015)

À propos de Chemins, présentation de l’éditeur :

« J’ai trois ans. Un homme qui me paraît immense entre dans la minuscule cuisine de l’appartement rue du Souci à Poitiers, me prend dans ses bras, je ne l’ai jamais vu. Ma mère me demande de l’appeler papa. C’est mon père. »
Des années après la mort de son père, dont l’apparition s’impose dès les premières phrases de son nouveau roman, Michèle Lesbre tente de se réconcilier enfin avec son « intime étranger », ce père qu’elle a si peu et si mal connu.
Assis sous un réverbère, un homme bien mis, pipe à la main, est totalement absorbé par sa lecture. La scène est insolite, la silhouette presque familière, et quand la narratrice, intriguée, parvient à déchiffrer le titre de l’ouvrage, le passé la submerge. Scènes de la vie de bohème, d’Henry Murger, ne quittait pas le bureau de son père, et elle s’était souvent étonnée, sans oser lui poser la question, qu’il l’évoque comme un livre « qui était toute sa jeunesse ». Quel rapport entre les aventures de quatre joyeux drilles à l’humeur frondeuse et l’homme tourmenté dont elle n’a jamais percé la part de mystère ?
Avec le projet de lire enfin Murger, qui attendait son heure, elle s’engage dans un voyage rythmé de paisibles étapes le long d’un canal. Son imagination et sa mémoire dérivent au fil de l’eau et des rencontres – une gardienne de vaches, un éclusier tendre et un peu menteur, un délicieux couple de mariniers… Mais elle ne s’arrêtera jamais très longtemps auprès d’aucun de ceux-là. Elle sait qu’ils la mènent à un autre rendez-vous, bien plus essentiel, avec ce père qui un jour fut un jeune homme insouciant, rêvant de la vie de bohème.
Chemins est une bouleversante quête du père, et un très beau roman des origines.

Extrait de Chemins, p.93-94  :

LA PÉNICHE S’APPELAIT MINETTE, le couple nous attendait. Un petit jour humide et frais donnait des frissons. La femme m’a offert un café brûlant tandis que le moteur se mettait en marche. Ils m’ont abandonnée pour effectuer toutes les manœuvres nécessaires, un ballet précis, rythmé, porté par leur complicité muette, des regards, des gestes, des mimiques, tout un langage intime et tendre. Le chien et moi sommes allés nous poster à l’avant, tandis que la péniche s’ébranlait lentement, vibrant sous nos corps, nous arrachant à nos tourments respectifs. Plus de laisse pour le chien, plus de maison à apprivoiser.
Je me souviens de la femme au maillot noir, aperçue depuis le train, qui paraissait appeler le jour, la lumière. Je l’appelais aussi cette lumière, je vouslais qu’elle me pénètre, qu’elle m’inonde. Nous glissions entre deux rangées de peupliers auxquels je tendais les bras, j’avais envie de les enlacer, de les tenir contre moi comme de vieux amants fidèles. J’avais envie de m’endormir dans les près, de m’immerger dans l’eau, de me laisser avaler par le ciel. J’ai crié, Vous nous avez sauvés, en me tournant vers la cabine. La femme est sortie et m’a demandé si j’avais besoin de quelque chose, elle n’avait pas entendu. J’ai fiat signe que non. J’ai soulevé le chien dans mes bras, il était lourd, chaud, je le serrais en enfouissant mon visage dans sa fourrure, dans cet état d’exaltation qui parfois me transporte au-dessus des mots que je ne trouve pas pour exprimer ces moments radieux où le corps exulte, où il n’est plus dans la retenue, l’apparence, où une joie secrète se déploie dans le silence. Il n’y a pas de mots pour ces instants là.
Je les ai rejoints. J’avais envie de partager certains des gestes nécessaires, je voulais que tout soit harmonieux dans ce voyage, être près d’eux, avec eux, être ensemble. Un désir d’absolu comme celui qui porte les joies enfantines. Ils m’ont demandé le nom du chien, j’ai dit Boby, je n’avais pas pensé à ce détail. C’était simplement le chien. J’ai failli leur raconter notre histoire, mais c’était peut-être inutile.

La presse en parle :

« L’auteur travaille sur la transparence, la lumière et ses variations jouent un rôle majeur, les temps se côtoient, hier et aujourd’hui réunis, les morts aussi présents que les vivants… […] On progresse en funambule dans les détours de ce pèlerinage au charme flottant, ému par la finesse et la limpidité cristallines du texte, bouleversé par cette rencontre d’une femme et d’un père, à jamais intime étranger. Touché aussi par cette légère distance au monde qui semble, pour la première fois, s’installer. Il y a tant de beauté dans ce livre. »
Michel Abescat, Télérama, samedi 21 février 2015

« Dans Chemins, son dernier roman, comme dans Le Canapé rouge ou dans Écoute la pluie, la trame des livres de Michèle Lesbre est la vie même. C’est l’évidence, direz-vous : tout roman ne prend-il pas ses racines dans l’existence?
Encore faut-il savoir en parler. Savoir rendre cette respiration sans cesse renouvelée, ce battement souterrain du monde et du cœur, et surtout ce que glisse chacun d’entre nous dans les intervalles de ces rythmes réguliers, ce que chacun en retient aussi. Il faut savoir dire l’écoulement de la vie avec précision, avec élégance, en lui donnant un sens. Et c’est à quoi s’attache avec talent Michèle Lesbre.
[…] Nostalgie, oui, mais pas seulement. Il y a dans les livres de Michèle Lesbre un élan vital, une qualité d’émerveillement, un humour diffus, une sorte de confiance qui comblent le lecteur : C’est peut-être la dernière fois, mais quelle dernière fois? Il y en a tant. »
Éléonore Sulser, Le Temps, samedi 28 février 2015

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Dans la cour intérieure de la Maison du Banquet, rencontre avec Michèle Lesbre

Samedi 30 mai à 17 h,

Rencontre avec Fanny Chiarello
autour de son nouveau roman Dans son propre rôle  Conversation-lecture-débat avec l’auteur

 Entrée libre et gratuite

Fanny Chiarello est romancière. Elle est née à Béthune en 1974 et vit près de Lille. Après des études de lettres modernes à l’université de Lille 3, elle se consacre à l’écriture (romans et poésie), à la musique, avec son groupe Toysession, et anime régulièrement des ateliers d’écriture pour adultes et enfants.

Ses derniers livres :

2010 : L’éternité n’est pas si longue, Éditions de L’Olivier ; Points
2011 : Holden, mon frère, L’École des Loisirs
2013 : Une faiblesse de Carlotta Delmont, Éditions de L’Olivier
Prends garde à toi, L’École des Loisirs
2015 : Le Blues des petites villes, L’École des Loisirs
Dans son propre rôle, Éditions de L’Olivier
Push The Push Button, nouvelle version, Pocket – Prix Landerneau

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Fanny-chiarello

À propos de Dans son propre rôle, la présentation de l’éditeur :

Une farandole silencieuse au clair de lune accueille Fennella pour son arrivée à Wannock Manor, cette vaste demeure aristocratique où elle débutera dès le lendemain matin, à six heures, comme domestique.
Pendant ce temps, Jeanette pleure rageusement sur le cadavre d’une mouche dans une suite du Grand Hôtel de Brighton, où elle est femme de chambre.
Deux scènes de la vie quotidienne, en Angleterre, en 1947. Deux existences que tout semble séparer, dans ce pays où les différences de classe sont encore un obstacle infranchissable entre les êtres.
Fennella a perdu la parole à la suite d’un traumatisme. Jeanette est une jeune veuve de guerre qui a perdu tout espoir dans la vie. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l’opéra vont provoquer leur rencontre et bouleverser leurs destins.
Le cheminement intérieur de deux femmes en quête d’absolu et d’émancipation, c’est ce que raconte ce roman sombre comme le monde dans lequel elles semblent enfermées, et lumineux comme l’amour qui les pousse à s’en libérer.

Rencontre-chiarello-30-mai-15

Extrait de Dans son propre rôle, p.189-190-191 :

Ce n’est que la troisième, mais Fennella considère sa baignade matinale comme un rituel. Et un privilège, car de si bonne heure, elle est l’une des seules personnes dans l’eau, qui n’est pas encore vert bouteille mais d’un bleu si pâle qu’il se fond avec celui du ciel, gommant tout horizon. Fennella nage dans l’univers entier, se renverse sur le dos pour sentir les doigts glacés de la mer caresser son cuir chevelu. Personne ne passe jamais la main dans ses cheveux, mais les éléments ne la négligent pas autant que le fait l’espèce humaine. Ce constat ne lui donne ni amertume ni mélancolie.

[…] Le souffle se suspend et l’on entend plus sous l’eau que le grondement sourd des courants, rythmé par le pouls qui insensiblement s’accélère. Puis Fennella sanglote, si soudainement que le temps semble avoir sauté plusieurs secondes, et elle ne sait pas pourquoi, ni s’il s’agit de tristesse ou simplement d’émotion. Des ondes lui parviennent de tous les lieux, de toutes les époques et de tous ceux qu’elle a connus, pour lui transpercer le plexus tandis qu’elle gît à la surface calme de la mer. Les morts et les vivants, des papiers peints recouverts par plusieurs couches d’autres papiers peints, des champs devenus des usines, une cabane envahie par la végétation, une taverne à l’abandon, bientôt toute la matière de son expérience l’assaille, les premières notes de In The Mood et l’agonie de Manon Lescaut, les dents noircies de grand-père Fenwick et le lièvre de Mars, les pantoufles de son père et le carrelage de sa maison, l’amertume du Pimm’s et les cheveux fatigués de Mrs Harris, tout ce sur quoi ses sens se sont un jour attardés, toute une vie en désordre. Cela dure plusieurs minutes et Fennella ne comprend pas ce qui lui arrive, comme un animal blessé, à cette différence qu’elle sanglote et que ses sanglots sont des syllabes, pas seulement des voyelles mais des be, des ba, des gla, quelques diphtongues. À croire que les pleurs la rapprochent plus encore du langage articulé que le rire. Mais elle ne pourrait pas dire qu’elle soit triste : c’est simplement ce qui la constitue qui s’anime en elle, régurgité par sa conscience. Tout à coup, tout et tout le monde lui manque.

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La presse en parle :

Fanny Chiarello réussit merveilleusement à brosser le portrait croisé de deux femmes qui, sans l’opéra, ne se seraient jamais rencontrées et n’auraient, surtout, jamais laissé s’ouvrir en elles la possibilité d’une réinvention de soi.
Car il faut du courage, comme seule peut-être en donne l’absolue beauté de l’art, semble nous dire Fanny Chiarello, pour oser courir le risque d’échapper à ce qui paraît nous déterminer, qu’il s’agisse d’une condition ou d’une douleur.
[…] Loin de verser dans un lyrisme mimétique de son sujet, qu’elle ne pourrait sans doute que caricaturer, l’écriture de Fanny Chiarello est pourtant tout entière habitée par les voix de ses personnages, dont elle rend discrètement sensibles les inflexions, auxquelles s’accorde harmonieusement la propre tessiture de la voix narrative.
Le Monde des livres du 08.01.15 par Florence Bouchy

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Samedi 13 juin à 17 h,

Rencontre avec MARIE DIDIER
autour de son nouveau rÉCIT, ILS NE L’ONT JAMAIS SU, Conversation-lecture-débat avec l’auteur

 Entrée libre et gratuite

Marie Didier, Marie Didier est gynécologue, militante de toujours pour le droit à la contraception et à l’avortement, engagée auprès des populations les plus fragiles, les déshérités, elle s’est installée à Toulouse après avoir commencé sa carrière à Alger dans les années qui ont suivi l’Indépendance.
Elle publie son premier livre, Contre-visite en 1988, qui relate son quotidien de médecin. D’autres suivront, nommés récits, romans, nouvelles, mais, dit-elle, c’est toujours le même livre qu’elle écrit, à partir des corps, de la chair, glorieuse ou souffrante, la sienne, celle de ses patients.

Ses livres
Contre-visite, Gallimard, 1988
La Mise à l’écart, Gallimard, 1992
La Vie de Jeanne, Gallimard, 2000
La Bouilloire russe, Éditions Séguier, 2002
Dans la nuit de Bicêtre, Gallimard, Folio, 2006, prix Jean Bernard
Morte saison sur la ficelle, Gallimard, 2008
Le Veilleur infidèle, Gallimard, 2011
Ils ne l’ont jamais su, Gallimard, 2015

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Marie Didier à la Maison du Banquet

À propos de Ils ne l’ont jamais su, présentation de l’éditeur :
C’est l’autobiographie (partielle) de Marie Didier, l’auteur de Contre-visite et de Dans la nuit de Bicêtre. Son père est tué à la guerre, sa mère devient institutrice et, enfant, elle contracte la tuberculose qui la condamne à un isolement de plusieurs années. Elle fait sa médecine à Toulouse, s’éprend d’un professeur de littérature qui, après sa désertion en opposition à la guerre d’Algérie, connaîtra un temps la prison. Le couple avec leurs deux filles va vivre à Alger où elle occupe un poste d’interne à l’hôpital Mustapha. À son retour en France elle devient gynécologue, se met dans l’illégalité en pratiquant des avortements clandestins, travaille en camps gitans et accueille dans sa maison des réfugiés de toutes provenances.
Mais ce récit, aussi et surtout, est un acte de reconnaissance. Il rend hommage à ceux qui, anonymes, et sans l’avoir pour beaucoup d’entre eux jamais su, ont infléchi le cours de son existence.

Extrait de Ils ne l’ont jamais su, p.143-144 :
Toujours cette turbulence qui agite la vie dans tous les sens et laisse l’âme inassouvie.
Cependant, sans souhaiter peut-être véritablement la vivre, je rêve parfois d’une existence protégée, plus calme, plus posée. Prendre le temps de faire réviser la leçon d’histoire, les tables de multiplication sans être interrompue par des coups de fil en série, par les regards trop fréquents sur la montre, taraudée par la peur d’arriver en retard à la consultation, cuisiner, régaler la famille ou les amis du soir, flâner dans les boutiques à n’importe quelle heure, jouer du violoncelle en pleine après-midi, tailler les rosiers le long de la clôture, pousser même le renoncement jusqu’à pratiquer le tricot, le scrabble ou encore l’abominable macramé tant les adeptes qui s’y adonnent semblent leur consacrer une attention sans faille – quel soulagement ce doit être -, mais aussi et peut-être, comme certains d’entre eux, fermer les volets, cadenasser les portes dès qu’arrive cette lueur unique et déclinante qui termine le jour, redouter l’étranger, le dissident, l’errant qui serait bien capable de détraquer conforts et habitudes, éviter les foules avec pancartes et slogans, préférer les voir glisser sur le petit écran.
Et passer toujours à côté de la flamme.
Ne jamais s’y brûler.
Et surtout ignorer pour toujours qu’elle ait pu exister.
Je m’obstinerai donc à vivre trop vite et sans prudence. Mais c’est alors que, rejoignant paradoxalement la cohorte des frileux, des précautionneux, je risquerai par un excès d’activités, de perdre à mon tour la vraie vie, celle qui rayonne en dedans, que personne ne voit et qui est pourtant la seule source où se désaltérer.
Cependant je sais aussi que, sous cette imprudence, peut se glisser le flamboiement d’une inquiétude qui va me lancer à nouveau en avant.
Mais pour aller vers où, et pour aller vers qui ?
Bref, qu’on se tourne d’un côté ou de l’autre, l’affaire n’est pas si simple.
Et pourtant, comme une aveugle je cherche cette vraie vie. Sans pouvoir la trouver.
La lecture, le soir après les consultations, sait parfois me rapprocher d’elle. Les livres occupent de plus en plus de place, avec ce désir toujours adolescent d’apprendre, et encore apprendre comment grandir, comment « mourir guéri ».

La presse en parle
Marie Didier écrit en douceur, accordant autant d’importance ou pas plus pour des événements tragiques de sa vie que pour la description d’un paysage apaisant.[…] Par son écriture fluide, par ce récit sans pathos, elle nous fait entrer doucement dans son histoire, dans ses passions, dans ses valeurs. Sans la connaître, on imagine que c’est une belle personne.
Yves Faucoup, Médiapart, mars 2015

Ce livre est une traversée du siècle aussi passionnante que modeste dans sa restitution des événements, par une femme engagée qui ne se gargarise pas de l’être. C’est, tout du long, une réflexion puissante sur la place de la contingence dans la destinée de chacun.
Raphaëlle Leyris, Le Monde des livres, février 2015

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Rencontre avec Marie Didier

 

Le samedi 19 septembre 2015, à 17 h,

rencontre avec la romancière Anne Plantagenet

Anne Plantagenet est née en Bourgogne en 1972, et a passé son enfance en Champagne.
Elle obtient une licence de lettres à Dijon, puis une maîtrise et un DEA de littérature comparée à la Sorbonne. Elle est ensuite chargée de cours à Sciences-Po.
Elle traduit son premier roman de l’espagnol en 1994 et publie son premier livre en 1998. Depuis, elle n’a cessé d’écrire, de traduire et de publier, explorant tous les genres.
Après avoir séjourné à Londres et à Séville, elle vit actuellement à Paris.

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Ses livres :
Un coup de corne fut mon premier baiser, roman, Ramsay, 1998.
Seule au rendez-vous, roman, Robert Laffont, 2005. Prix du récit biographique 2005.
Manolete, biographie, Ramsay, 2005. Ramsay poche, 2007. Le Diable Vauvert, 2010. Prix de la ville d’Hossegor 2006.
Marilyn Monroe, biographie, Folio Biographies, 2007.
Onze femmes, nouvelles, collectif, J’ai lu, 2008.
Pour les siècles des siècles, nouvelles, Stock, 2008. J’ai lu, 2009.
Le Prisonnier, roman, Stock, 2009. J’ai lu, 2011.
Nation Pigalle, roman, Stock, 2011. J’ai lu, 2014.
Trois jours à Oran, Stock, 2014. Suivi de Le désir et la peur, J’ai lu, 2015.
La Vraie Parisienne, J’ai lu, 2015.

À propos de Trois jours à Oran
J’ai toujours su qu’un jour il faudrait que j’aille en Algérie.
Je suis fille, petite-fille, arrière-petite-fille de pieds-noirs. Enfant, j’en étais fière, ensuite j’en ai eu honte. Longtemps je me suis trouvée là, entre ces deux rives. Et la relation complexe, douloureuse, que j’entretenais avec mes racines a dirigé ma vie malgré moi, dicté mes choix.
Quand ma grand-mère est morte, j’ai pensé que ce jour était arrivé.
Le 15 septembre 2005, j’ai embarqué avec mon père sur un vol à destination d’Oran. J’ignorais ce que nous allions trouver là-bas, si la maison où il était né existait encore, comment nous serions accueillis. J’ignorais surtout si ce voyage, dont j’attendais beaucoup et que j’ai forcé mon père à accomplir avec moi, serait une victoire, ou une erreur. Il y avait un risque. Je l’ai pris.

À propos de La Vraie Parisienne :
Petite robe noire et trench mastic, perchée sur 12 cm de talons, toujours entre deux taxis, attablée a la terrasse du Flore, se demandant a quelle soirée mondaine elle va se rendre. Telle est l’image universelle de la Parisienne. Existe-t-elle vraiment ? C’est ce que se demande Caroline alors qu’elle attend Chloé, la vraie Parisienne qui vient diner. Ou la même Chloé, confrontée a la solitude de sa condition dans un métro infernal. Ou encore Louise et Charlotte, chacune cherchant depuis vingt ans à être la Parisienne de l’autre. En treize histoires, qui forment aussi bien un roman choral, Anne Plantagenet raconte des femmes qui portent l’inquiétude secrète de ne pas être a la hauteur, des femmes de notre époque, dignes des héroïnes cabossées d’un Robert Altman. L’auteur, qui se confond parfois avec la narratrice présente dans chaque scène, repère le bas filé sur la parfaite silhouette, agrandissant l’accroc avec élégance et une petite dose de cruauté.

Extraits de Trois jours à Oran, p.29, p. 52-53 :
J’en ai tellement rêvé, même si devant ma grand-mère je n’aurais jamais eu l’audace de l’exprimer, de dire j’aimerais bien aller en Algérie, comme si cette envie n’était pas légitime, comme si je n’avais aucun droit à revendiquer une telle chose, ce n’était pas mon histoire, je n’avais rien à voir avec tout cela, j’aurais d’une certaine façon trahi les miens.
Pourtant ça me regarde, je n’ai pas de doute là-dessus, même si toute ma vie s’est physiquement déroulée ailleurs jusqu’à aujourd’hui et que le pays de mes ancêtres a été aspiré de la carte du monde comme une île engloutie par l’océan.
Même si moi, je n’ai pas d’accent. Si je suis de la deuxième génération, celle qui n’est pas désignée.
Étrangement, quand elle évoquait la maison qu’elle avait laissé là-bas, ma grand-mère, Antoinette Montoya, se référait moins à l’appartement où elle avait vécu quinze ans à Oran, locataire, avec son mari et son fils, de janvier 1946 à janvier 1961, qu’à la petite ferme de Misserghin, à dix-huit kilomètres au sud-ouest de la ville, que son propre père avait construite avant de mourir quand elle avait dix ans, et où ils étaient dix-sept de la famille à être nés.
Et moi, quand je contemplais l’unique photo de Misserghin que mes grands-parents possédaient, prise du ciel, avec l’église au premier plan et la petite ferme au fond parmi les orangers, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir plonger là-dedans, la légende, le mystère, pour mettre enfin des couleurs et du mouvement sur ce chagrin figé en noir et blanc.

Extrait La Vraie parisienne, p16-17 :
Ces filles-là, qui réussissent le tour de force de rester jolies en survêtement le dimanche matin quand elles descendent leurs poubelles et d’enchaîner les succès professionnels, sont en plus des mères parfaites. Elles ont eu des grossesses merveilleuses, des accouchements sans douleur, un divorce d’amour, […] elles cuisinent de vrais plats bio, sans micro-ondes à leurs bambins, ne leurs lisent pas de livres le soir car elles inventent pour eux des récits fabuleux et uniques, […] les emmènent au concert d’éveil musical classique le dimanche matin à la salle Pleyel, aux ateliers dessin du Louvre le mercredi après-midi, n’oublient jamais de rapporter après les vacances scolaires un petit quelque chose pour la maîtresse qui les adore et leur glisse « ah si tous les parents étaient comme vous », car elles ne crient jamais, militent contre la fessée, la tétine, les bonbons et les gros-mots, la télévision, l’ordinateur, les jeux vidéo, l’iPad, […] estiment qu’il est capital de TOUT raconter aux enfants et n’ont jamais envie de les assommer […]

La presse en parle :

Trois jours à Oran
Contrairement à d’autres récits où la nostalgie prend toute sa place, Trois Jours à Oran n’est pas une promenade dans les décombres du passé…
Il s’agit d’une réflexion charnelle sur la valeur du souvenir, la différence entre l’histoire officielle et l’héritage familial, la fierté et la honte. C’est aussi, pour la narratrice, une façon d’entrer dans les photos sépia du salon de sa grand-mère et de trouver enfin l’apaisement. Christine Ferniot – Télérama, 5 février 2014

La Vraie parisienne
Faut-il vraiment les envier, les vraies Parisiennes ? Mais, au fait, existent-elles réellement ? Deux questions que l’on pourrait se poser après avoir refermé le petit livre jubilatoire d’Anne Plantagenet consacré à cette espèce admirée urbi et orbi. Caroline, Chloé, Louise, Charlotte, l’Actrice habitent à Barbès, dans le IXe, dans le XVIe ou encore dans le VIe, et composent, sous la plume un rien grinçante de l’auteur de Nation Pigalle, une formidable comédie humaine. Anne Plantagenet (locataire dans le IXe…) a le don pour mettre en exergue les revers de la médaille. Marianne Payot – L’Express, février 2015

Anne-plantagenet

 

Samedi 21 novembre 2015, à 16 h
Rencontre avec Daniel de Roulet
autour de son nouveau livre Tous les lointains sont bleus (Chroniques de voyages, Phébus, août 2015)

Conversation-lecture-débat avec l’auteur

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Daniel de Roulet est un écrivain suisse de langue française né le 4 février 1944 à Genève. Après des études d’architecture, il devient informaticien dans les réseaux de télécommunications. Il travaille également dans des centrales nucléaires. Depuis 1997 il se consacre entièrement à l’écriture. Il a écrit plusieurs romans dont les thématiques principales sont le nucléaire et la mondialité : en 1995 il publie La Ligne Bleue ; en 2005, L’Homme qui tombe ; en 2007, Kamikaze Mozart. En 2011 il publie Tu n’as rien vu à Fukushima, un récit qui prend la forme d’une lettre écrite à une amie japonaise après le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima. En 2012, son roman Fusions explore à nouveau le thème à travers le bombardement de Nagasaki, la fin de la Guerre Froide et la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Adepte de la course à pied et des marathons, il a publié des essais sur cette passion, Courir, écrire (2000) et Esthétique de la course à pied (2010).

Ses derniers livres  :
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Le Silence des abeilles, Buchet Chastel,‎ 2009
Esthétique de la course à pied,‎ Éditions Virgile, 2010
Tu n’as rien vu à Fukushima,‎ Buchet Chastel, 2011
Fusions, Buchet Chastel,‎ 2012
Écrire la mondialité,‎ Éditions La Baconnière, 2013
Légèrement seul,‎ Phébus, 2013
Le Démantèlement du cœur, Buchet Chastel, 2014
Tous les lointains sont bleus, Phébus, 2015

À propos de Tous les lointains sont bleus, la présentation de l’éditeur  :

Pendant quarante ans, l’auteur a noté pour lui-même le récit de ses pérégrinations dans le simple but de ne pas les oublier.
Sur tous les continents, au fil de voyages d’affaires ou d’agrément, en des endroits chargés d’histoire, au gré de rencontres, à Buchenwald, dans la Kolyma, au Nicaragua ou à Okinawa, il promène un regard doux-amer, une vision inconsolable mais gaie.
D’une plume vive et intelligente, cette trentaine de chroniques rendent compte d’une rumeur du monde qui se moque de la mondialisation. Elles racontent comment, à travers les voyages, les pensées vagabondent et la réflexion se forme. Un sentiment nouveau naît quand les lointains se rapprochent.

Extraits de Tous les lointains sont bleus :

P. 7 – Quand je voyage, à pied ou en avion, j’ai besoin de me raconter une histoire. Celle des gens que je rencontre, celle des lieux, ou celle qui me proposera un sens au-delà du simple déplacement. Je consigne mes voyages par écrit, comme un album de souvenirs, pour m’assurer contre l’oubli.
[…] J’ai choisi l’ordre de la chronologie qui montre aussi comment, avec les années, le mode de voyage a changé : on a déjà tout vu en virtuel avant de voir les choses pour de bon. Que reste-t-il à raconter ?
Le titre est une phrase de Léonard de Vinci contemplant les collines toscanes s’estompant dans les bleus.

P. 117-118 – Me voici donc à la périphérie, dans un dédale de jardins ouvriers plantés en tous sens le long de la voie ferrée. Je m’enfonce entre les cabanes à outils, les chenils branlants et la verdure abondante. De rares jardiniers retraités lèvent la tête sans me saluer. Comme les sentiers finissent tous en impasse, je rebrousse chemin. Voilà bien le sort d’un piéton du XXIe siècle cherchant à quitter par ses propres moyens une ville italienne pourtant très avenante.
– Qu’est ce que vous cherchez par ici ?
J’explique mon cas, voudrais continuer mon voyage à pied jusqu’à Rome, j’ai repéré sur la carte deux traits parallèles qui me semblent un tunnel. J’ai droit à une longue explication d’où ressort que, juste après la guerre existait une percée, même assez large pour une automobile, mais l’eau qui envahit les marécages de l’Adda, a changé les choses. Chaque inondation amène son limon, de sorte qu’aujourd’hui il reste juste assez de place pour un homme accroupi à condition qu’il enlève ses chaussures pour passer dans l’eau. […] Comme je n’ai vraiment pas envie de tremper mes pieds nus dans cette eau noire où gisent toutes sortes d’objets tranchants, il me propose de passer par-dessus la double ligne de chemin de fer :
– À cette heure, un train passe toutes les trente secondes, mais je vais te montrer comment faire.
Il écarte les taillis, nous grimpons vers les voies. Passent deux trains à grande vitesse. Il colle son oreille au rail, ce qui lui permet d’évaluer l’arrivée du prochain convoi :
– Allez, vas-y, bon courage.

La presse en parle :

À propos de Tous les lointains sont bleus :
Courant sur 36 ans, de 1975 à 2011, ses chroniques posent sans relâche un regard alerte, douloureusement aigu parfois, sur ce qui fait l’unicité, ou non, d’une langue, d’une culture, d’un pays et, ultimement, d’un être humain. Avec le recul, sa vision, sans âge, devient universelle. Il s’étonne et s’interroge à la façon du Candide de Voltaire, avec un humour parfois féroce, sans jamais se départir de son sens critique, mais sans jamais non plus se prendre trop au sérieux… (Valérie Lobsiger, Aux arts etc., 30/09/2015)

On ne s’est pas ennuyé une seconde avec Tous les lointains sont bleus. De Dallas à Hanoi  de Managua à Domodossola, le livre joue à saute-continents. Mais il se lit d’un pas de promeneur, au rythme régulier de cette écriture précise veinée d’ironie, qui semble un équivalent littéraire de la « ligne claire » (Michel Audétat, Le Matin Dimanche, 30/08/2015)

Avec sa plume alerte, son sens du storytelling et ses chutes amusantes, l’auteur nous entraîne sans peine dans ses aventures peu conventionnelles. (Marianne Grosjean, La Tribune de Genève, 01/09/2015)

À propos du Démantèlement du cœur :
Voilà, il est écrit, le grand roman du nucléaire, captivant, engagé, capable d’embrasser, sans étouffer, toutes les questions humaines, écologiques et politiques liées à l’atome. (Marine Landrot, Télérama, 2014)

 

AUTRES ÉVÉNEMENTS

Samedi 25 juillet 2015, de 15 h à 23 h :

Journée « À voix haute», TROISIÈME édition

Texte, parole, musique avec :

Barbara Carlotti (auteure-compositrice, chanteuse et musicienne)
Violaine Schwartz (écrivain, chanteuse)
Jocelyn Bonnerave (écrivain, performer, musicien)
Yves Lepestipon (poète, essayiste, performer)
Sylvain Prudhomme (écrivain)
et les musiciens Arthur Canard, Benjamin Esdraffo, Malan Mané, Domingos Gonçalves dit Pucuruche, Jean-Pierre Petit, Laurent Saligault.

Conversations – Lectures – Performances – Musique – Librairie – Boissons – Restauration – Dégustation de vins de l’Aude

Entrée : 3 euros pour la journée

Pour sa troisième édition, cette journée de création et de réflexion réunira écrivains, performers et musiciens autour de ce constat : aujourd’hui, la littérature ne vit plus seulement à travers des livres – lesquels demeurent bien sûr essentiels. Faire entendre à voix haute le texte écrit est le fait d’un nombre croissant d’auteurs, à travers des rencontres publiques qui, si elles peuvent emprunter à la tradition musicale ou théâtrale, ne s’y limitent pas. Elles inventent de nouvelles formes de spectacle.

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Journée À voix haute 2015 : le moment du dîner

 

 Le programme de la journée :

15h        Performance Yves Le Pestipon
16h       
Lecture Le Vent dans la bouche Violaine Schwartz
17h       
Performance de Jocelyn Bonnerave
18h       
Lecture musicale Les Grands avec Sylvain Prudhomme, accompagné des deux musiciens guinéens de Super Mama Djombo : Domingos Gonçalves, dit Pucuruche (guitare) et Malam Mané (chant)
19h       
Dégustation de vins de terroir avec le caviste Laurent Jamois (cave de Lagrasse « Les vins sur le fruit » et les vignerons de « Changer l’Aude en vin »
Restauration estivale.
21h30     Spectacle poético-musical : Barbara Carlotti et ses musiciens : « Laboratoire Onirique N°3 »

 Les écrivains et artistes invités :

Jocelyn Bonnerave vit près de Lagrasse. Écrivain et performer, son travail littéraire s’articule avec de nombreuses pratiques musicales, théâtrales et plastiques. Il a consacré une thèse de doctorat à l’anthropologie de la performance musicale improvisée. Sa recherche littéraire est marquée par l’oralité, le rythme et l’effet de spontanéité.

Barbara Carlotti : Auteur-compositrice, curieuse, drôle, passionnée, elle est aussi une voix. Unique dans la chanson. Une voix aux reflets de velours sensuel, caressante et mélancolique, capable de frissonner ou de tempêter, sans cesse entre l’humour et l’émotion, la légèreté et la gravité. Du mouvement, encore !
Laboratoire Onirique n°3 :
« Rêve à la nature mystérieuse et composite, je suis à ta merci… Après un an de « Cosmic Fantaisie » sur France Inter, pour accompagner et enrichir le travail de création de mon prochain album, mapprochant de la démarche surréaliste qui s’intéressait de près aux nouvelles découvertes sur les rêves, j’ouvre un laboratoire onirique… nouveau spectacle, cycle de performances musicales et littéraires pour sonder les rêves au travers des différentes formes artistiques., ceux que l’on caresse et ceux que l’on fait au milieu de la nuit. Rêves, anticipations, prémonitions, fantaisies, effervescences, mémoires, divagations, libertés. À la manière de mes émissions de radio, je propose un cycle de spectacles, digressions poétiques et musicales entre littérature et musique, entre les arts et la science, suites chimériques de textes lus, archives sonores, extraits de films et chansons pour des performances inédites où je présenterais des reprises de rêves et mes nouvelles chansons ! Avec Barbara Carlotti – chant, Laurent Saligault – guitare acoustique, Jean-Pierre Petit – guitare électrique, Benjamin Esdraffo – claviers, Arthur Canard.

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Le concert de Barbara Carlotti

 

Yves Le Pestipon est né en 1957. Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres, docteur ès Lettres, spécialiste de La Fontaine, professeur de chaire supérieure à Toulouse et enseignant de Première Supérieure (Khâgne) au lycée Pierre-de-Fermat, Yves Le Pestipon est également écrivain et poète. Tenant de la poésie orale, il participe à de nombreux événements littéraires à Toulouse et dans sa région. Son dernier ouvrage : Oublier la littérature, Rue des gestes, 2014

Sylvain Prudhomme : Né en 1979, Sylvain Prudhomme construit depuis quelques années une œuvre littéraire ouverte sur le monde. L’Afrique contemporaine où il a longtemps vécu et travaillé est une des sources d’inspiration principales de ses derniers livres et reportages.
Pour cette soirée, Sylvain Prudhomme lira des passages de son roman avec deux « grands » à ses côtés : Malam Mané ancien leader vocal du Super Mama Djombo et Domingos Gonçalves, dit Pucuruche, guitariste guinéen.

Sylvain-prudhomme

Sylvain Prudhomme, Malan Mané et Domingos Gonçalves

Violaine Schwartz est comédienne et chanteuse. Elle est l’auteur de plusieurs livres et pièces radiophoniques. Le Vent dans la bouche, P.O.L, 2013 est son dernier roman. Elle participe également à des lectures publiques.
« Je n’attends plus rien / Rien désormais ne m’appartient / Je n’ai gardé que d’vieilles histoires / Au fond de ma mémoire. / J’n’attends plus rien / Errant dans la vie comme un chien / Sans un ami qui me console… » Avec ses chansons noires pour filles perdues, Fréhel (1891-1951) fut une étoile saignante du grand répertoire réaliste de l’entre-deux-guerre. […] Quasi possédée par sa voix, devenue écrivaine ventriloque, la comédienne Violaine Schwartz fait resurgir ici de tous les désespoirs, de toutes les brumes d’alcool ou de cocaïne, l’amoureuse tragique aux passions indécentes.
Le Vent dans la bouche, P.O.L, 2013 – Fabienne Pascaud – Telerama – le 25/05/13

 

Samedi 14 novembre : Journée « La Méditerranée : d’une rive l’autre »

autour du thème : « La Méditerranée : l’exil et le royaume, le cimetière ».

Cette journée est organisée dans le cadre de l’action commune avec Montolieu Village du Livre et le Centre Joë Bousquet.

Le thème :

Le nom Méditerranée, à la lumière de l’actualité tragique des migrants, est hélas inévitablement associé, désormais, aux noyés, à la réalité de cimetière des destins humains échoués. L’Europe, la France en ont pris conscience très récemment.
La dramaturge Lina Prosa, avant et après d’autres écrivains, a écrit une trilogie théâtrale d’une grande intensité autour du drame de Lampedusa et de l’errance des rescapés.

Extrait de Snow Lampedusa :
« Saïf, il n’est pas simple d’aider un jeune homme.
Écoute, l’Empire est froid.
Un hiver c’est peu pour mériter
l’asile politique, la formule de la régularité
est complexe, trop éloignée de la source de chaleur.
Parole du Chef de la vallée. Il a peu de temps.
Il attend le retour de la marmotte.
Saïf, l’Empire aussi a besoin de la bonté.»

En contrepoint, la Méditerranée, c’est Mare nostrum, c’est-à-dire un « nous », un espace d’union, marqué par une grande tradition d’échanges marchands, humains, culturels, d’une rive à l’autre.
Ainsi, la Méditerranée est profondément un espace ambigu, ambivalent, de séparation et d’union, une maison commune et un cimetière. Albert Camus exprimait déjà cette double face de la Méditerranée, en tant que français des deux rives (l’Algérie et la France), à travers le titre de son dernier ouvrage publié (1957) : le recueil de nouvelles, L’Exil et le Royaume. Ainsi, la Méditerranée symbolise, de façon universelle, la difficulté d’exister, de trouver un sens à sa vie et le bonheur en dépassant l’opposition apparente des contraires comme « solitaire/solidaire ».

Au programme :

15h      Rencontre avec Lina Prosa, auteure de la trilogie Lampedusa.

16h      Lecture par Mélanie Traversier de Lampedusa Snow (traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Éd. Les solitaires intempestifs, 2014).

17h30   Rencontre avec le romancier Sylvain Prudhomme

 

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Journée « Méditerranée » – de gauche à droite : Mélanie Traversier, Lina Prosa et Sylvain Prudhomme

Les intervenants :

Lina Prosa, née en 1951 en Sicile, est journaliste et dramaturge italienne.
Elle vit à Palerme où elle dirige le Teatro Studio Attrice /Non, espace de recherche théâtrale où elle écrit et présente des travaux liant le mythe, la science et le théâtre.
Son écriture en mouvement traverse les zones d’ombre de la contemporanéité à la recherche d’une poésie de la condition humaine qui dépasse les limites, les frontières et les homogénéisations culturelles. Dans sa dramaturgie c’est la parole qui invente la scène dans laquelle prime parfois le monologue choral, parfois le dialogue.
Depuis quelques années le théâtre français est très attentif à ses textes. Certains de ses textes ont déjà été mis en scène en France et dans le monde sous des formes variées.
Lampedusa Snow est le deuxième volet de sa Trilogie du Naufrage débutée en 2003 avec Lampedusa Beach.

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Lina Prosa à la Journée « La Méditerranée : l’exil et le royaume, le cimetière » 14 novembre 2015

Mélanie Traversier est his­to­rienne et comédienne. Elle est maî­tresse de confé­rences en his­toire moderne à l’université de Lille 3. Ses tra­vaux portent sur l’histoire sociale de la musique et sur l’histoire du genre à l’époque moderne. Spé­cia­liste de la dif­fu­sion de l’opéra ita­lien et de la cir­cu­la­tion des musi­ciens en Europe, elle s’intéresse par­ti­cu­liè­re­ment aux sin­gu­la­ri­tés des car­rières des chan­teuses d’opéra au XVIIIe siècle.
En tant que comé­dienne, elle se pro­duit aussi bien en fran­çais qu’en ita­lien. Don­nant à entendre la voix oubliée des migrantes afri­caines, elle a récem­ment joué le mono­logue Lam­pe­dusa Beach de Lina Prosa. Avec la can­ta­trice Elsa Mau­rus, elle co-anime un ate­lier artis­tique consa­cré à la voix et notam­ment à la voix fémi­nine à Sciences Po Paris.
En tant que conseillère artis­tique et his­to­rique, elle a par­ti­cipé à la créa­tion en mars 2013 de l’opéra La Chute de Fukuyama (Camille de Toledo, Gré­goire Het­zel). Elle col­la­bore avec le Col­le­gium 1704 au sein des acti­vi­tés de l’Institut Josef Mys­li­veček.

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Mélanie Traversier à la Journée « La Méditerranée » 14 novembre 2015

 

Sylvain Prudhomme, né en 1979 à La Seyne-sur-Mer est romancier. Il a grandi à l’étranger (Niger, Burundi, Île Maurice) avant de venir étudier les Lettres à Paris. Il est agrégé de lettres modernes et construit depuis quelques années une œuvre littéraire ouverte sur le monde. L’Afrique contemporaine où il a longtemps vécu et travaillé est une des sources d’inspiration principales de ses derniers livres et reportages.
Il part recueillir des contes dans le nord du Bénin : Contes du pays tammari (Éd. Karthala, 2003), participe à la création de la revue Geste. Il est également l’auteur des Matinées d’Hercule (Éd. Serpent à Plumes, 2007), monologue romanesque sur le thème de l’homme qui dort et du voyage immobile et dU Tanganyika Project (Éd. Léo Scheer, 2010). Ses deux derniers romans sont publiés aux Éditions L’Arbalète Gallimard : Là, avait dit Bahi a reçu le prix Louis Guilloux 2012, Les Grands, paru en 2014, a reçu le Prix Georges Brassens.
Il a également réalisé des reportages en feuilletons pour le magazine Le Tigre : La vie dans les arbres, Africaine Queen et traduit l’essai Décoloniser l’esprit (La Fabrique, 2011) de l’écrivain kenyan Ngugi wa Thiong’o.

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Sylvain Prudhomme

 

enregistrement audio

Leçons de littérature, par le romancier Jocelyn Bonnerave, dans le cadre du cycle des ateliers « en lisant en écrivant » de 2015 : « Série américaine » :

  • 28 février 2015 : La tache, de Philip Roth

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  • 14 mars 2015 : La chambre aux échos de Richard Powers (première séance)

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  • 25 avril 2015 : La chambre aux échos de Richard Powers (deuxième séance)

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Journée « À voix haute » du 25 juillet 2015 :

  • Propos introductif par Yves Le Pestipon, le 25 juillet 2015 à 15h

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  • Performance « Les poubelles de la voix » par Yves Le Pestipon, le 25 juillet 2015 à 15h30

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  • Lecture Le vent dans la bouche par Violaine Schwartz, le 25 juillet 2015 à 16h

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  • Performance « Singulière » par Jocelyn Bonnerave, le 25 juillet 2015 à 17h

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  • Entretien avec Syvain Prudhomme, le 25 juillet à 18h

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  • Lecture musicale Les Grands par Sylvain Prudhomme, accompagné des musiciens Djon Motta et Malam Mané, le 25 juillet 2015 à 18h30

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Journée du 14 novembre 2015 : « La Méditerranée : l’exil et le royaume, le cimetière » :

  • Lina Prosa, Mélanie Traversier, Sylvain Prudhomme

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