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En cette période qui donne à penser, la Maison du Banquet propose chaque jour une conférence, un texte, une vidéo.

Jeudi 2 avril 2020

Joë Bousquet, Papillon de neige

À propos de Papillon de neige, Journal 1939-1942, Verdier, 1980. « J’écris, je suis à la recherche d’un mouvement poétique où respire et s’impose la vérité que j’entrevois. D’où vient que je ne peux ouvrir un livre sans y trouver une page qui donne à mon pressentiment une chance supplémentaire d’éclore ?
J’ai baptisé cet afflux l’être en liberté ! Ce que le ciel vient éclairer entre nos mains, ce reflet qui, dans le sable creusé, est comme un grand papillon de neige sur les mains des enfants.
Ce que je vois ou ce que j’ai entre les mains se nie au profit de ce qui veut être. Tout ce que je regarde soudain est fauché d’un coup d’aile. Le papillon de nuit se pose sur les choses laissant dans mes regards des ailes d’air pur. « 

Extrait p.17 :  » Le vent tout d’un coup a changé. Il passe sur notre terre avec une force soutenue, comme s’il voulait obliger la nuit à durer toujours. Et je cherche à rassembler mes idées dans le vacarme et l’absence, cherchant en elles une durable lueur comme dans le souffle du ciel le souvenir de la pluie qui n’est pas tombée. Sous la pression des nouvelles internationales, la vie s’éclaire, se révèle dans sa grandeur menacée. J’apprends à approfondir l’angoisse de la douleur. Que le désespoir trouve dans celui qu’il atteint, à oublier les causes de sa venue ! Comme tu es seul avec ta vie, tu ne peux maudire ce qui aura contribué à l’approche de toi.
Ma vie ne s’incorpore pas assez étroitement des faits dont elle est tissée.
Je n’ai plus qu’à écrire avec joie une œuvre de fin de monde. La prophétie qui a sculpté mes vingt-ans se confirme terriblement dans mon âge mûr, et, dans sa rencontre avec les faits, toute ma vie est comprise.
Je veux que ma vie soit le salaire de ma pensée.
Aussi la lueur du vrai sera-t-elle un souffle d’amour. Détruit, arraché à moi-même, je pense afin de continuer à être. « 

Il y a quelques jours, nous avons vu le film, Le Chemin de la vie, dédié à Maurice Nadeau.
Aujourd’hui nous l’écoutons, le lisons évoquer son ami Joë Bousquet :
– la préface de Maurice Nadeau, en un clic sur le bouton jaune.
– la conférence de Maurice Nadeau, le 10 août 1997, Joë Bousquet au cœur de son siècle, à l’occasion du Banquet du livre d’été de Lagrasse, autre clic sur l’autre bouton jaune.

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