Le projet de La Maison du Banquet et des générations est de « faire lieu » autrement. Faire lieu, c’est ici réinventer la notion de résidence.Chaque année, nous accueillons pendant un mois une résidence partagée.

Trois écrivains, chercheurs ou artistes de disciplines diverses, choisis sur projet autour d’un thème par un jury, vont dans un même lieuet une même période, travailler sur leurs propositions.De ces confrontations naissent toujours de belles surprises.

En mai 2021,  les projets de Guillaume Lebaudy, anthropologue et auteur, d’Anaïs Mak, cinéaste, et de Marilou Sarrut, doctorante en anthropologie et géographie, les ont menés à Lagrasse, pour un mois d’enquêtes et de travail sur les pas de côté, le déplacement, ses traces et sa mise en récit.

Écriture, dessins, images, le résultat de ces recherches sera présenté aux publics du territoire, y compris scolaires, et aux publics de la Maison du Banquet et des générations entre le 18 et le 22 octobre 2021.

Une exposition des travaux réalisés pendant la résidence
Du mardi 19 au vendredi 22 octobre dans l’ancienne mairie de Lagrasse
et à la bibliothèque

Des extraits du film d’Anaïs Mak Le Buffle d’eau, des textes de Guillaume Lebaudy, et les oeuvres  des résidents et résidentes du Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile de Lagrasse, réalisées dans le cadre d’ateliers d’art menés par Marilou Sarrut, seront présentés toute la semaine. 

Horaires :
Du mardi au vendredi
de 10h à 12h et de 15h à 18h

Un déjeuner partagé de restitution
Mercredi 20 octobre de 12h à 15h dans le cellier de l’abbaye publique

Pour continuer à nourrir la réflexion sur le thème du déplacement, les trois résidents vous proposent un déjeuner partagé, où chacun amène quelque chose qu’il ou elle a cuisiné, dans l’enceinte de l’abbaye publique. 

De 12h à 15h, habitantes et habitants de Lagrasse et du territoire, résidentes et résidents du CADA et l’ensemble des personnes qui ont fait partie de l’aventure de résidence sont invité.e.s à partager un repas.

Le déjeuner sera suivi d’un échange avec Guillaume Lebaudy, Anais Mak et Marilou Sarrut sur leur expérience de la résidence et le travail qu’ils ont mené à Lagrasse en mai dernier. 

Une visite de l’exposition sera assurée par les résidents et les artistes qui ont produit les oeuvres dans le cadre des ateliers de Marilou Sarrut à 15h, dans l’ancienne mairie de Lagrasse, place de la Halle. 

Des interventions en milieu scolaire

Pendant cette semaine de restitution les trois résidents interviendront dans les écoles de Lagrasse et de Trausse Minervois auprès des élèves des deux écoles. 

Guillaume Lebaudy, anthropologue et auteur. L’assignation au voyage : Migrances et transhumances

Je souhaite composer un récit fictionnel qui emprunte à l’ethnographie et qui cherche à rendre de la dignité à ces humbles dont les visages n’ont souvent été éclairés que par un folklore factice. Un récit qui cherche à faire qu’« un peu de vrai vienne au jour » (pour citer Pierre Michon). En quittant leur pays, en prenant la route lors des transhumances, ces hommes ont construit un vaste territoire avec des frontières mouvantes et floues. C’est dans cette expérience du décentrement qu’il s’agira de se tenir et d’écrire. »

Anaïs Mak, cinéaste, graphiste et illustratrice.Le buffle d’eau.

« Pendant le confinement, mon père se lance dans la fabrication d’une carte qui contamine au fil des semaines le sol du salon familial. L’itinéraire de son départ clandestin de la Chine communiste vers Hong Kong refait surface. Deux tentatives et autant de passages en prison seront nécessaires avant une dernière traversée réussie en 1974. L’épopée, si souvent imaginée enfant, se rejoue aujourd’hui dans un appartement paisible de la banlieue parisienne.

C’est une sorte de mémoire pratique qui ne l’a pas quitté : de la confection d’une bouée artisanale, aux techniques de nage en mer, ce film est un manuel de survie anachronique.»

Marilou Sarrut. Chroniques d’exil.

« La source du projet Chroniques d’exils se fonde sur un travail collectif (ateliers d’écriture et d’art autour de la question du déplacement) que je souhaite mener auprès des exilés accueillis au Centre d’accueil pour Demandeur d’Asile (CADA) situé à Lagrasse. En laissant la voix des exilés s’exprimer sur leur propre ressenti, leurs choix, ce qu’ils ont laissé derrière ou bien ce qu’ils ont appris, ce projet permettra une appréhension plus sensible sur ce que les exilés ressentent et traversent.  Ce projet collectif a aussi pour ambition de créer un espace de partage et de confiance pour les exilés. »

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