Séminaire de philosophie, Lecture(s) de l’Antigone de Sophocle, avec Paul Audi

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Lecture(s) de l'Antigone de Sophocle

samedi 19 et dimanche 20 octobre 2019

Le propos

Avec Œdipe roi, Antigone est peut-être la tragédie grecque la plus célèbre. L’œuvre de Sophocle a tellement marqué les esprits qu’elle n’a pas cessé, depuis sa création, de susciter chez d’autres dramaturges, à diverses époques, des versions qui sont autant d’interprétations du mythe initial. Les principaux personnages de la pièce, au travers de leurs actes comme de leurs paroles, n’ont pas cessé non plus de provoquer la pensée philosophique, surtout au cours des Temps modernes où les enjeux de la pièce ont été tout particulièrement débattus au regard des enjeux non seulement métaphysiques, mais aussi sociaux, politiques et moraux
de l’époque. À chaque fois une question de fond a été posée : qu’en est-il de la résistance au pouvoir tyrannique ? Des rapports entre le particulier et l’universel ? Entre justice et droit ? Qu’en est-il de l’amour inconditionnel ? Ou du respect dû aux morts ? Que faire de son pouvoir d’affirmer et de nier ? Où en sommes-nous quant à la différence entre communauté familiale et communauté étatique ? Que penser de la différence sexuelle ? De la faiblesse et de la force d’âme ? De l’obstination face au réel ?… Mais aussi, et sur d’autres registres : quid de la distinction entre mythe et tragédie ? De la séparation de la poésie et la philosophie ? De l’opposition entre Anciens et Modernes ?…
Les questions sont multiples, nombreuses, et au cours de ce séminaire de
deux jours, il ne peut être question de traiter chacune d’elles. Ce que nous nous proposons de faire, en revanche, c’est de « relire » la pièce de Sophocle en prenant pour fil conducteur la dernière en date des interprétations décisives : celle de Jacques Lacan. Pourquoi ce choix ? Pour au moins trois raisons : parce qu’il en va d’une réflexion sur la moralité de l’homme contemporain ; parce que l’approche lacanienne nous entraînera opportunément à revenir sur les lectures antérieures de Hegel, de Hölderlin et de Kierkegaard ; parce que le but de l’exercice est de tenter de mettre en lumière ce qui spécifie la « modernité » des Temps modernes. Enfin, en demandant à une lecture d’Antigone de nous aider à répondre à la question :
« Qu’est-ce qui fait de nous des Modernes ? », nous ne manquerons pas de nous demander si, et si oui, en quoi nous le sommes toujours en ce début de XXIe siècle.

Bibliographie

Sophocle, Antigone, trad. Jean et Mayotte Bollack, Paris, Minuit, 1999.
Sophocle, Antigone, éd. bilingue, préface N. Loraux, trad. Paul Mazon, Paris, Belles Lettres, 2002.
Jacques Lacan, L’Éthique de la psychanalyse (Le Séminaire, Livre VII), Paris, Seuil, coll. « Points-Essais », 2019.

Lectures complémentaires :
Hegel, Phénoménologie de l’esprit. (épuisé)
Hegel, Esthétique.
Hölderlin, Remarques sur Antigone.(épuisé)
Kierkegaard, Le Reflet du tragique ancien dans le tragique moderne (in L’alternative, première partie).
Jean Bollack, La Mort d’Antigone (PUF).
Philippe Lacoue-Labarthe, L’Imitation des modernes (Galilée). (épuisé)
George Steiner, Les Antigones (Folio-essais).
Marie Pesenti-Irrmann, Lacan à l’école des femmes (Erès).
Jean-Daniel Causse, Lacan et le christianisme (Campagne Première).

 

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